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EATHER REAL sept 14

Jason Van Gulick est un batteur d’origine française qui vit à Bruxelles. Lorsqu’il nous sollicite début 2013, c’est pour nous présenter son premier album qu’il vient alors de sortir en autoproduction via Bandcamp et une soixantaine d’exemplaires faits main. Il n’a visiblement pas eu besoin de nous pour se faire remarquer puisque c’est en mai de cet année qu’Entelechy se voyait édité par le label belge Idiosyncratics, une petite structure dont nous avons déjà parlé sur ces pages.
A priori, un album entièrement composé sur une batterie n’est pas vraiment le cœur des musiques dont nous parlons. S’il a retenu notre attention c’est que l’artiste va bien plus loin que de "simplement" jouer de la batterie. Son répertoire sonore est étonnamment large grâce à une multitude de cymbales, timbales, balais, archet et mailloches, sans parler d’effets électroniques qui viennent l’aider à moduler et répartir le son de ses instruments dans l’espace.
Ainsi dès le premier titre nous avons bel et bien l’impression qu’il y a autre chose qu’une simple batterie. On démarre par quelques tintements, lents et clairs, puis d’étranges bruitages orageux viennent ternir le tableau. Jason Van Gulick travaille ses ambiances, crée un univers avant de se lancer dans une apparente improvisation sur une grande variété de percussions. On entend clairement les balais frotter les peaux tandis que de grands coups assomment les tambours et qu’une résonance métallique se fait entendre au loin.
L’album est court (6 titres pour une petite demi-heure), mais la musique du Français est particulièrement ample et profonde. Elle est riche d’un point de vue sonore mais également au niveau des styles puisque l’on navigue bien souvent entre une ambient acoustique, sombre et inquiétante, et des instants de fureur lorsque les percussions se déchainent en une battucada post-industrielle. Entelechy 3 en est le parfait exemple, débutant par des résonances feutrées et menaçantes avant d’exploser dans un fracas de tambours et cymbales.
Un autre procédé qui vient à plusieurs reprises, consiste en un jeu extrêmement rapide que l’on qualifierait de frétillements, mais qui sur la longueur s’avère être très mécanique. On pense à une machine infernale, une machine à laver en mode essorage, magnifiquement mise en musique par le glissement d’un archet sur des cymbales, conférant à
Entelechy 2 une petite ambiance de western. On retrouvera ce jeu rapide et quasi mécanique sur Entelechy 5, mais on regrettera ici son application un peu trop systématique avec la moitié du morceau sur des cymbales et autres objets métalliques, puis la seconde moitié sur des toms et tambours de toute sorte, mettant un peu ici au second plan la singularité qui nous plaisait jusque là dans ce projet.
L’album se termine en beauté avec Entelechy 6, dominé par des résonances et grincements sombres, sortes de barrissement moelleux. Une production originale, étonnante, qui devrait rassembler à la fois les amateurs de musiques improvisées d’ambient, ou plus globalement de musiques expérimentales.

La Voix Du Nord Par Clément MARTINET 14/10/13
Roubaix: le duo Van Gulick et Bacon, un phénomène acoustique à la Condition publique

On joue rarement dans la Halle B de la Condition publique, plus habituée aux vernissages d’expositions. Mais vendredi soir, pour Roubaix à l’accordéon, le duo Jason Van Gulick et Arthur Bacon ont proposé un concept qui se mariait parfaitement à l’espace.
Donc la Halle B est réservée aux expositions et, finalement, ça n’a pas changé de ce qu’il s’y passe d’ordinaire. Car le concert de vendredi n’en était pas un. Non, c’était une exposition sonore, faite d’ambiances, d’échos, de mise en abîmes et d’éclaircies. Jason Van Gulick et Arthur Bacon, entre percussions et accordéon, ont plongé l’espace dans une ambiance bien particulière vendredi soir face à un public assis sur des transats, devant et derrière la scène. Intéressées par la matérialité du son et les phénomènes acoustiques, les deux musiciens artistes ont proposé une forme basée sur la propagation et la saturation des ondes sonores dans cet espace réverbérant et sa transformation par l’électronique.



TRACES Performance musicale Unground  par Nicolas Przeor.
Dès le début de sa prestation à l’entrée d’une des caves du Casino, l’univers du batteur semble coller au plus près à l’ambiance feutrée et résonnante du lieu et de l’exposition ; sa musique, faite de résonances, de grincements et de rythmes tribaux, fait écho aux projections de Gast Bouschet et Nadine Hilbert tout en y
ajoutant une touche supplémentaire de folie et de vie. Tantôt à peine effleurée, agrémentée d’échos, de divers effets et de grincements, tantôt martelée de vive main, la batterie de van Gulick fusionne avec les visuels des deux vidéastes tout au long d’une prestation d’une quarantaine de minutes au cours de laquelle le batteur alterne les passages de transe et les ruptures les plus abruptes.

Musique Live CASINO LUXEMBOURG 4.01.13  Voyage au centre de la terre
Une cave sombre, froide, presque sinistre. Des gouttes d'eau qui ruissellent. Des couloirs qui résonnent sous les pas. Ici et là, des images obscures, saturées défilent. Dans une pièce, des graviers. C'est l'atmosphère oppressante dans laquelle est installé Unground, le travail vidéo de Gast Bouschet et Nadine Hilbert qui emmène le spectateur dans un monde presque imaginaire peuplé de monstres de béton, d'acier, de roche et de chair (en costume cravate). Des images inquiétants, souvent troubles, en noir et blanc, relevées par une sonorisation qui renforce un message de déviance: agressive et saccadée pour sa partie urbaine, lourde et sinistre pour les aspects plus abstraits des décors naturels. Cette mise en son est l'oeuvre de Jason Van Gulick et Stephen O'Malley, qui se retrouvaient vendredi dernier dans les caves du Casino Luxembourg – Forum d'art contemporain afin de proposer une double performance permettant au public de mieux saisir les subtilités des ces sons désincarnés.
Proposant un jeu de batterie expérimental, Jason van Gulick détourne les sons de ses fûts et cymbales qu'il utilise par moments renversées, à la manière d'un rin gong tibétain (bol chantant d'appel à la prière). Jouant sur l'amplification de certains sons subtils (notamment le frottement de balais sur un tom) et les variations de rythme et de volume, il parvient à créer un univers sonore à la fois unique et impressionnant que l'on rattache directement à ces sons urbains, quasi industriels qui crissent tels ces ascenseurs extérieurs de la City aperçus sur la vidéo de l'exposition.
Si l'exercice de style de Jason van Gulick pouvait parler à un plus grand nombre, il y avait peu de concessions à espérer de Stephen O'Malley, membre fondateur d'un groupe aussi mythique que peu accessible, Sunn O))), dont le nom est tiré d'une marque d'amplificateurs (voir photo), et qui pour la petite histoire possède dans sa discographie un album live enregistré à la Kulturfabrik (La mort noire dans Esch/Alzette, 2006). En solo, le natif de Seattle reste fidèle à un son drone caractéristique de ses productions: grave, (très) puissant, lourd, distordu à souhait, sans aucune mélodie, jouant clairement sur la sensation physique d'écoute, repoussant les limites de l'audible. Si aucune des personnes présentes ne pourra oublier cette expérience de sitôt, les quatre amplificateurs qui crachaient leurs décibels dans la petite cave voûtée du Casino ont néanmoins eu raison d'une partie du public à mi-parcours. Les survivants n'avaient qu'à fermer les yeux pour imaginer un vent glacé et humide fouettant leurs joues tandis que ces sons extrêmes se réverbéraient sur les parois gelées de grottes d'un autre monde, quelque part là-bas au large, ou au centre de la terre.
(Sébastien Cuvelier, d'Lëtzebuerger Land, 11. 01. 2013)



INDIE ROCK MAG oct 12  Jason Van Gulick - Entelechy
PRO-DI-GIEUX,  ENTELECHY est le premier album du talentueux batteur Jason VAN GULICK. Comme son collègue québécois ERIC QUACH (ThisQuietArmy), l’artiste bruxellois développe une musique introspective fortement influencée par son travail autour des musiques improvisées.
Savant mélange d’influences free-jazz, noise, doom, ENTELECHY est l’expression la plus personnelle de ce que Jason VAN GULICK sait faire en matière de création : industrielles et parfois claustrophobiques, ses expérimentations électro-acoustique poussiéreuses et torturées sont comme la visite d’un paysage urbain dévasté.
Inspirée et jubilatoire, l’album est disponible en téléchargement numérique sur la page de l’artiste.
Resonnance GHENT 14/03/12 Jason VAN GULICK/Stephane MATHIEU and Tashi WADA
ATELIERS KLAUS Bruxelles         photo links
"Jason Van Gulick, who was entirely new to me, provided us with a solo-drum set-up, contactmicrophones linked to his cymbals creating a subtle undertone, resonating in the confined space of Les Ateliers, hitting the toms, then brushing subtly, bringing all prospects forward of what can be done else, sonically, with a drum set-up. A wonderful show by a new artist, somewhat linked to the sound of Austria’s Radian."

FROGGYDELIGHT 3/05/11 Jason VANGULICK/ED WOOD JUNIOR/PNEU 
la MALTERIE Lille      photo links 
21h pétantes, le concert débute par le projet de Jason Van Gulick, batteur officiant dans le métal. La configuration est simple : une batterie entourée de micros reliés à une table de mixage, ou alors à certaines pédales d'effets. La batterie est composée de tout ses toms, d'un charley et d'une paire de cymbales dont une orientale. Pour le premier morceau, d'autre percussions sont déposées sur les peaux, se servant de ses dernières comme résonance à raison d'un sample. Dans l'esprit, la performance, car il s'agit plus ici de performance que de concert, m'a rappelé 1984, fabuleux disque de Hugh Hopper (ancien bassiste de Soft Machine, paix à son âme d'ailleurs), mais en version Duracell (alias André Diamant, batteur 8 beat, bit pardon), tout en étant, je trouve, dans une lignée Krautrock lorgnant du côté de Neu ! et bien évidemment Can.
Ce genre de performance se ressent avant de se décrire, c'est pourquoi je vous encourage à vous renseigner sur l'actualité de ce formidable batteur autant teinté de free que de metal. Car il y a derrière tout ça une véritable réflexion sur l'instrument, sur le son qui est indescriptible par l'écrit. Jason Van Gulick jouant par moment avec des cymbales en guise de baguettes, en les frottant contre les peaux, ou alors avec un capteur (ou saphir de platine, je m'interroge encore), pour obtenir une résonance et une vibration menant au larsen dans le but d'en tirer des variations soniques.
Le set fut d'une durée de 20 minutes, ce qui est finalement bien pour ce genre de musique et évite de tourner en rond ou de tomber dans l'autocomplaisance.

NEXCLUE 20/01/11 Jason VAN GULICK/SOMNA/LOUP 





RTT Bruxelles
Au bout d’un très long moment, à peu près le temps nécessaire pour qu’une bonne moitié du public soit très clairement ivre, Jason Van Gulick finit par s’installer derrière sa batterie.
Un solo de batterie, ça peut être cauchemardesque, mais ça peut aussi être incroyable, nous sommes donc dans le doute et l’attente.
Jason Van Gulick
 a quelque peu optimisé son set de batterie, en disposant des micros-contact à divers endroits et en les reliant à une table et à des effets (et évidemment à un système d’amplification, sinon c’est assez peu utile, en fait). Heureusement, il ne tombe jamais dans la surenchère et le gadget, il s’agit bien ici d’un solo de batterie. Il joue donc essentiellement sur les tonalités et la reverb, pour faire ressortir les harmoniques d’une cymbale, ou rendre sa grosse caisse sataniquement profonde. C’est assez subtil et bien utilisé.
Son set se construit lentement, de passages minimaux en déflagrations free, le tout est envoûtant, humble et juste, et on ne voit pas le temps passer. Un léger delay vient parfois agrémenter le son de caisse claire, renvoyant à une sorte de dub ancestral et tribal, ou à une rythmique krautrock débarrassée de ses ornements. Histoire de nettoyer les oreilles, Jason Van Gulick conclut par une rythmique bancale et lourde qu’il fait durer juste assez pour que cela soit inconfortable.
En résumé, un set vraiment excellent dans un registre périlleux…

Belette jazz 19/01/11 Jason VAN GULICK/SOMNA/DDJ 

Rigoleto Paris




C’est dans un bar de la Porte des Lilas que ça se passe : descendez les escaliers et suivez les cheveux longs-rangers-cuirs noir, vous y êtes. Ce soir, c’est free rock noise, un peu punk sur les bords. Le collectif parisien COAX a invité des musiciens d’un peu partout pour célébrer la nouvelle année dans la cave du Rigoletto.
C’est Jason Van Gulick (Bruxelles) qui ouve la danse : solo de batterie. Une batterie électrifiée, amplifiée, modulée, transformée. Le son vient de tous les côtés et semble se démultiplier : frappes alanguies, nappes frottées, résonances… L’ensemble sonne comme du métal adouci, du free rock contrasté, et emporte l’adhésion des auditeurs, plutôt nombreux ce soir. Avec Coax, on croit aller dans une soirée jazz, on débarque chez des métaleux… qui improvisent. Ou l’inverse, peu importe. Que ce soit avec Jason Van Gulick, le duo LOUP de Lyon (Clément Edouard, sax & electronics, Sheik Anorak, dr & g), le trio SOMNA de Reims (Gérard Tappa: guitare, Julien Fighiera: Basse, Julien Chamla: Batterie) ou DDJ (Julien Desprez, g, Benjamin Dousteyssier, bs, Yann Joussein, dr – le seul groupe membre du collectif), le mélange des genres est de mise. 
Une très bonne soirée de plus pour le collectif Coax, que l’on retrouve le 1er février à l’Espace B (Paris, XIXè), avec Radiation 10 et Pipeline.

A L'ARRACHE  31/10/10 Phil MAGGI/Y.E.R.M.O./KK NULL
MAGASIN 4 Bruxelles
Ce quelque chose, Y.E.R.M.O. l’avait apporté sur scène, ça c’est sûr ! Encore des échappés d’Ultraphallus venus expérimenter une première impro avec leur projet Noise et une batterie. Tout simplement fameux ! Des nappes Noise et bruitistes commencent à emmener l’auditeur fermant les yeux dans les tréfonds de son être comme seule cette musique sait le faire.
C’est à ce moment que les percussions font entrer le concert dans une autre dimension. Tour à tour tribales ou presques industrielles, elles transforment brutalement les sensations perçues en un bizarre mélange d’intimisme et de barbarie. En même temps ces réponses improvisées flirtent avec un style pas si loin du free jazz !
Bref, un bon moment mais j’ignore si les puristes auront autant aimé (essayez de demander quelque chose à un mec couché qui ferme les yeux héhé).







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